Yves Bodiou Mémoire d’un corps absent
16 mars – 30 avril 2017
Anne Perré Galerie – 9, rue Eugène Dutuit – 76000 Rouen
À droite, sur l’estrade
Modèle-type, mémoire d’un corps absent
Silicone, pigment jaune fluo, 140 cm x 140 cm x 2 cm, 2016
SCULPTURE MÉMOIRE D’UN CORPS ABSENT
Comment apparaît une forme !
L’idée tient à un lieu, à un état, à un état relié à un lieu. Cela peut être un lien, qui tient en partie à une trajectoire inconsciente, à une déambulation ou un hasard heureux. Quelque chose de sous-tendu qui, finalement, s’impose comme une évidence. Au-delà de l’inexplicable, il y a une forme logique et déductive, presque obsessionnelle, comme si, à travers le regard, l’œil était déjà, à notre insu, programmé et à l’affût d’un matériau bien cohérent.
Ici, la chose anodine et usagée – un joint de moteur en aluminium – a retenu mon attention. Cet objet structuré et graphique crée l’étanchéité lorsqu’il est compressé entre les corps qui lui correspondent. Le sens de ce mot étanchéité prend soudainement une certaine résonance.
Ce joint (trouvé par terre !) interroge l’espace qui lui est subordonné. J’entrevois alors l’idée du Corps absent, de l’image en creux occupant désormais l’espace plus que l’objet lui-même.
Son histoire est désormais reliée à ma propre histoire .
DESSINS MÉMOIRES D’ITINÉRAIRES
Ici le dessin est à prendre comme un marqueur. Marqueur d’une mise en doute du construit face à la complexité du monde. Marqueur d’espaces multiples qui se télescopent, s’entremêlent et se superposent.
Ces propositions que je nomme « Mémoires d’itinéraires » sont autant de sourdes résonances qui s’imposent à nous comme traces et incises irréfutables d’une cartographie des corps.
À la tranche de chaque déchirure du papier se dessine un signifiant résolument irréductible et nécessaire. L’encre de couleur rouge, récurrente, infiltre l’épaisseur de la fibre, porte et incarne le flux de nos sombres agitations.
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